Centre médical de Bala et de Dawady
( partenariat Le Kaicédrat )
Ouvert en 2012 le centre de Bala élargit régulièrement son périmètre d’action. Initialement exclusivement médical, il s’implique maintenant de façon croissante dans l’agronomie, le maraîchage et l’hydraulique (17 forages ont été créés dans les villages de notre zone ).
La santé, l’accès à l’eau et le développement d’activités sources de revenus sont complémentaires pour améliorer le niveau sanitaire des populations.
C’est un cercle vertueux où chaque domaine rend plus efficace les actions réalisées dans les deux autres.
Le centre de Bala est ainsi devenu un véritable centre de développement communautaire.
Notre fondation qui finance 60 % du budget du centre peut être satisfaite de cette évolution.
Santé des mères
Le dépistage systématique des femmes enceintes hypertendues est maintenant une pratique de routine. Sur le poste de Dawady , la méthode de dépistage a évolué. La sage femme itinérante , se déplaçant avec un chauffeur et un véhicule a été remplacée par un simple agent de santé , formé à la prise de tension et se déplaçant à moto. La sage-femme reste basée au poste de santé, ce qui la rend disponible 24h/24 pour recevoir les urgences.
Nous devrions avoir la même efficacité sur les indicateurs sanitaires tout endiminuant de 50% le coût du dispositif.
Vu autrement il sera possible de suivre deux fois plus de femmes avec le même budget.
A Dawady le dépistage réalisé par l’agent de santé nous indique un taux d’hypertension de 5% à 10% chez les femmes enceintes. Rappelons que l’hypertension gravidique, dans la brousse africaine, est la cause de 60% des décès maternels.
Le traitement antihypertenseur, quand il est nécessaire, est donné gratuitement.
L’échographie gratuite au 9 ème mois de grossesse a démarré. Elle est faite en routineau centre de Bala mais pour le poste de Dawady, la sage-femme a encore besoin d’une formation.
Le suivi des grossesses et le nombre d’accouchements médicalisés continue de progresser.Les femmes adhérant au planning familial sont de plus en plus nombreuses ( 380 versus 300 ) La tendance s’oriente vers des méthodes contraceptives de longue durée. Il est maintenant possible de proposer d’emblée une contraception à des jeunes filles qui contractent des mariages précoces. C’est le fruit d’un grand travail de sensibilisation de nos sages femmes.
Un partenariat nouveau , avec la fondation BENINA basée en Suisse, nous a permis de construire une maison des mamans au centre de Bala: celle-ci accueillera une ou deux semaines avant l’accouchement des femmes habitant des villages éloignés et présentant des grossesses à risque. Elles accoucheront sous surveillance médicale et pourront être transférées immédiatement vers un bloc opératoire si une indication de césarienne est nécessaire.
La construction de cette maison est en cours d’achèvement.
Santé des enfants
Les pathologies les plus fréquente chez les enfants restent le paludisme, les dermatoses, les pneumopathies et les diarrhées. Celles- ci sont bien prises en charges grâce aux testsrapides, aux médicaments mis à disposition dans les villages et aux agents de santé formés très régulièrement.
5% des enfants de notre zone souffrent de malnutrition sévère. Son dépistage est trèsefficace. La prise en charge de ces enfants et de leur mère doit encore progresser. Grâce à la maison des mamans elles y trouveront un soutien psycho-social et des formations à la nutrition.
Lutte contre la bilharziose
( partenariat Le Kaicédrat )
En 2023, le programme, initié en 2008, s’est poursuivi selon 3 axes :
- Le suivi de la prévalence des bilharzioses intestinale et urinaire, par l’examen microscopique des selles et des urines des enfants de 6-14 ans des 12 villages sentinelles et de 3 villages proches de la frontière guinéenne.
Si les prévalences restent inférieures à 10 %, des disparités importantes existent néanmoins d’un village à l’autre.
L’examen des selles des 0-5 ans d’Assoni, village pilote, révèle une prévalence de 16% pour la bilharziose intestinale, nécessitant un traitement des enfants au cas par cas.
- La poursuite de l’éducation sanitaire dans les villages enclavés
Volet essentiel et indispensable du programme.
- La construction de latrines pour couper le cycle parasitaire.
Les demandes des villageois sont insistantes et multiples. 27 latrines ont été construites en 2023, soit un total de 1240 latrines. Il est cependant difficile de satisfaire les très nombreuses demandes émanant des chefs de villages, tant l’engouement est important…
Opérations de la cataracte
( partenariat Leeket Bi )
2 sessions opératoires d’une durée de 5 jours ont eu lieu en janvier et novembre. Ellesfurent menées par 4 opérateurs, tous sénégalais et une étudiante en 4 ème année de DES. Le centre a vocation à devenir un centre de formation et d’application pour les étudiants en fin de spécialité.
116 patients ont été opérés de la cataracte. Quelques un d’entre eux pour des pathologies plus complexes comme le ptérygion avec autogreffe. Une case d’accueil supplémentaire est en cours de construction afin de mieux loger les chirurgiens qui viennent opérer Parailleurs une consultation d’ophtalmologie médicale est tenue par un infirmier spécialisé toute l’année. Son succès va croissant et le nombre de patients ne cesse d’augmenter. Des séances de dépistage
des troubles visuels des enfants en collaboration avec les instituteurs restent à développer plus largement.
Odontologie
( partenariat Le Kaicedrat )
Le docteur Anny Charbit réalise chaque année trois à quatre sessions opératoires :plusieurs centaines de patients bénéficient d’extractions ou de soins conservateurs. Nous sommes toujours à la recherche d’un vacataire sénégalais mais nous n’avons pu le trouver à ce jour.
Forages et agronomie
( partenariat Eau Claire )
Cette année deux nouveaux forages ont été réalisés à KAYEL et N’DIAMSIBI. Ils sont tous lesdeux équipés de pompes solaires et de châteaux d’eau.
Les débits de 4 et 6 m3 sont intéressants et permettent d’espérer la création de nouveaux jardins. 4 forages ont été réparés. Grace à la fondation EDF, des panneaux solaires souples ont été remplacés par des panneaux rigides.
Les tuyaux galvanisés sont remplacés par des tuyaux souples plus faciles à réparer.
Il s’est avéré que beaucoup de problèmes provenaient de la détérioration des colonnes dites galvanisées.
La grande nouveauté est le recrutement d’un maintenancier. Avec le temps les pannessont de plus en plus fréquentes. On réalise qu’il n’est pas possible d’installer des forages solaires si une maintenance régulière n’est pas assurée. Gilbert passera chaque mois dans les villages pour procéder à l’entretien des installations et former les populations.
Sa mission consistera à éduquer les villageois pour qu’ils n’abîment pas les installations qui leurs sont fournies et à réaliser des réparations quand c’est nécessaire.
Ces 17 forages permettent la création de nombreuses surfaces maraîchères. Une ferme semencière a été construite à Bala avec le soutien de The Ivory Foundation. Elle fournit des graines aux femmes qui cultivent les parcelles et qui les arrosent avec l’eau des forages.
Bouses d’étude
( financement direct )
Le Dr Boubacar Keita a terminé sa quatrième année d’obstétrique et devrait être diplômé d’ici deux mois. Il a entrepris une formation complémentaire en échographie qui se terminera cette année.
Il souhaite être nommé à l’hôpital de Kedougou dont dépend sa région d’origine. Il a candidaté et aura la réponse très bientôt. Si celle-ci est positive, nous étudierons avec luicomment implanter dans sa région le même dispositif qu’à Dawady.
Conclusion
La fin de la période COVID a permis aux associations que nous soutenons de retrouver leur niveau d’activité antérieur. En ce qui concerne les centres de Bala et de Dawady,
les trois priorités à mettre en œuvre pour les années à venir seront :
- le diagnostic des grossesses à risque
- le dépistage et la prise en charge de la malnutrition des enfants
- le dépistage et le traitement de la bilharziose